Ce matin le fond de l'air était plutôt frais et je sentais bien qu'il se passait quelque chose, jusqu'à ce que je reçoive d'un proche un premier message de "Joyeux Automne" (parce que chaque occasion est une bonne occasion de se souhaiter quelque chose de joyeux).

J'ai alors senti se réveiller en moi le souvenir des perles de rosée que les mûriers arrachent à la robe évanescente des brumes matinales et le croustillant tapis de feuilles qui adoucit les pas du joggeur solitaire, remontant quelque magnifique allée d'arbres à la voûte flamboyante.

L'automne venait d'arriver.

Il y a pourtant des signes qui ne trompent pas ; mais ici les seuls oiseaux migrateurs auxquels je prête encore attention, suivent les couloirs aériens au départ d'Orly ou de Roissy.

Alors, comme dans la chanson de Jean Ferrat, j'ai levé le nez pour essayer d'apercevoir un vol d'hirondelles capable de me montrer la voie qui pointe vers la montagne, quand la ville me fait perdre le sud.

Alors en attendant de les apercevoir, haut les cœurs petits lapins !!

Oups, aurais-je dit une bêtise ?!

Moi qui jadis, lors de mes escapades champêtres, sautais avec insouciance les clôtures électriques sous le regard indifférent des ruminants placides, j'ai eu l'occasion, durant mes dernières vacances à la campagne, de prendre conscience du caractère impulsif et dominateur de certains taureaux énervés.

Heureusement, malgré quelques frayeurs, je continue à me sentir protégé par ces étroits fils de fer qui servent généralement de clôture, et représentent un bel exemple de conditionnement psychologique capable de tenir en retrait  800 kg de muscles et de mauvais caractère.

D'ailleurs sommes nous, nous-mêmes, toujours conscients de nos freins psychologiques ?

Maintenant que la question est posée, je vous laisse méditer et je vais me coucher...

La semaine passée a été placée sous le signe du blaireau ; non pas l'humain (car je m'abstiens de juger mon prochain), mais l'animal emblématique des campagnes anglaises.

Il m'arrive d'échanger sur le sujet avec un client anglais (c'est une longue histoire). Lors du dernier de ces échanges, il m'a demandé d'en représenter un en bas ("stockings" en anglais), sans me préciser à quelles fins.

Sans penser à la campagne de recrutement passée (article précédent), mais plutôt à l'approche des fêtes de fin d'année, ma candeur insolente m'a automatiquement inspiré le dessin suivant :

"Thank you R., it's a very comforting picture but I would still like a badger in high heels and stockings.

You can do it? I'll send you the T-shirt if it comes out right! Best wishes, John."

Mais la réponse attendue était, en fait, plus du genre de celle qui suit :

 "Not sexy but very very funny. Brilliant." 

  Extrait de : Ramuncho - Jardin à la Plancha, Carnets de Vacances 2012 (Editions du Pic d'Ani)

NB : Si l'on regarde assez longtemps entre les sujets...

Après trois semaines de vacances à la campagne, il fallait s'y attendre ! 

Voilà plusieurs semaines que je me suis absenté de mon espace virtuel d'expression.

Autant on peut s'attendre à trouver des herbes folles dans un jardin laissé à l'abandon ou même accepter l'idée de ne plus retrouver ce qui a été trop longtemps délaissé, autant je ne m'étais pas préparé à voir des bandeaux publicitaires envahir ce coin de la Toile que je me croyais réservé.

Il est pourtant clair que sur Internet, tout ce qui est mis gratuitement à disposition mérite salaire, et que de ce blog je ne possède que le contenu. Ce petit électrochoc a eu le mérite de me faire rapidement reprendre papiers et crayons pour redonner un petit peu de vie à ce blog.

Il me restait encore quelques photos de cerisiers à placer. Voilà, c'est chose faite.

C'est l'une des facettes les plus méconnues de l'activité des ouvriers paysagistes municipaux. Quand arrive le mois d'avril, ceux des communes les plus branchées, attendent la fermeture des parcs pour grimper sur leurs échelles et coller par touches progressives, aux arbres dénudés par de longs mois d'hiver, ces ravissantes petites fleurs roses, qui font le ravissement des promeneurs insouciants. Contrairement à la technique utilisée pour les sapins de Noël, il n'existe pas encore de mousse de "flocage" capable de donner un effet printanier suffisamment réaliste.

A moins que ça ne soit, une fois de plus, l'œuvre de Dame Nature ?!

Il y en a qui profitent de la désertification des parcs d'Ile de France au soir du grand départ en vacances, pour afficher leur style. Cela valait bien d'interrompre ma course bien engagée autour du bassin, pour vous faire découvrir cette autre sorte de ruminant plutôt rare, qui nous change des vaches et autres gastéropodes à quatre feuilles.

Voilà le petit porte-bonheur que je vous avais promis pour bien finir la semaine.

En attendant de trouver une idée plus portée sur la chance et les aspects positifs du chiffre 13 - j'ai jusqu'à ce soir minuit - je me fais mon film d'horreur en dépoussiérant ce dessin, qui remonte au temps du lycée, où je me cherchais une face sombre… Bonne journée et n'oubliez pas de regarder derrière vous… Niahr, niahr !!

... Voilà ce que mon yucca y dit à Ida :

Bon ça y est, celle-là elle est placée !